Préface

Imaginez-vous dans une forêt sans arbres, où il se dit depuis longtemps que la terre n’est plus fertile. Imaginez-vous une lumière sans l’éclat de l’arc-en-ciel, simplement nuancée de gris entre un noir profond, celui du cynisme ambiant, et un blanc émasculé, celui du fatalisme prédominant. Imaginez-vous que les téléviseurs de ce monde ne crachent que les mérites d’une crise mondiale de l’espoir. Imaginez-vous que les humains habitant sur ce sol gris ne vivent plus de la satisfaction de leurs désirs profonds, mais d’une suite de compromis avec l’autre : et le plus fort, c’est que le plus grand nombre, chacun détaché de ce qui le fonde, les ailes de ses rêves coupées par une série d’abandons, ont érigé ce compromis en qualité sociale.

Ouvrez les yeux, vous y êtes, c’est notre monde. Enfin, tel que nous l’avons intégré, pas tel qu’il est. Nos réalités sont si loin du réel.

C’est là qu’intervient ce livre, pour nous rapprocher du réel, avec des questions simples, mais dont l’essence vient de notre profondeur commune.

Inattendus et inespérés, c’est comme cela que je pourrais qualifier l’œuvre et son auteur. Je l’ai rencontré sur une montagne, dans un endroit qui a priori aurait dû être désert. Je peux dire que la portée des mots que nous avons échangés ce jour-là, a scellé nos liens pour longtemps.

Malgré tout, ce n’est qu’avec ce livre que j’ai pu enfin observer la véritable épaisseur de cet être. Le lecteur comprendra rapidement que c’est un voyageur qui écrit, pas un touriste : un aventurier qui nous revient de plus de trente ans d’exploration. Les territoires qu’il a parcourus existent sous la surface des apparences, à l’intérieur de ce qui nous compose. Il est descendu en lui d’abord, puis en nous. Je ne sais pas ce qu’il y a vu, mais je sais que ces expériences l’ont métamorphosé au point que son champ de vision de l’humain soit assez vaste pour percevoir des solutions là où le collectif ne voit que fatalité. L’aventurier est donc aussi un chercheur et ses résultats ouvrent une porte, jusque-là barricadée, celle d’une vie arborée de possibilités, d’une vie sans compromission.

Oui ce livre est inattendu et inespéré, pour le témoin que je suis de l’acharnement du quotidien à se maintenir tel qu’il est, avec une case pour chaque violence, provoquée, consentie, subie ou même aimée.

Inattendu et inespéré, pour le citoyen que j’essaye d’être au sein de ma ville, mon entreprise, ma famille et dans lesquelles, le mot « compromis » a réussi à faire oublier sa part de frustration, sa part de violence latente, sa part de perversion. Il est même, aujourd’hui, promu au rang de qualité sociale, n’entendons-nous pas dire :  » Il faut savoir faire des compromis. » ?

Et bien NON. J’ai vu tant de mes collègues, amis et proches faire de leur vie une suite de compromis avec tout ce qui était contraire aux utopies qui les habitaient, et s’en trouver vieux avant l’âge, aigris, et résignés, que NON, je ne puis accepter qu’un mot si proche du verbe compromettre devienne une de mes qualités.

Mais seul avec moi-même, sans réelle conscience de ce qui me fonde, je deviens ce que je combats, ne serait-ce que par facilité, lassitude, et manque de méthode.

Inattendu et inespéré, parce que dans le noir, nous avons besoin de lumière, pas pour nous guider mais pour nous apprendre à regarder, pas simplement voir les évidences mais les observer avec un microscope dans les rétines, capable de descendre dans les profondeurs du réel.

Il est urgent de nous entendre sans souffrance, parce qu’à la surface de nos conflits, de nos yeux, de nos vies, il n’y a que peu de solutions, et Monsieur Fatalisme entouré de sa cour de bourgeois frustrés, ne manque pas de nous décourager de chercher plus loin que la sentence des mots en forme de verrous.

La méthode Consensus Sans Compromis (CSC) décompose les mots pour entrer dans la profondeur du sentiment qui les prononce et descend jusqu’au désir qui l’habite. Et si, à la surface, nos figures ne peuvent s’entendre sur tout, en bas, au fond de ce que nous sommes, des liens sont tissables entre nos volontés profondes et nos actions communes. C’est ce qu’a découvert Aleksander Piecuch, c’est ce qu’il formule dans ce livre, de façon simple et compréhensible, c’est ce qu’il partage avec nous, ce qui a marché pour lui, ses clients, chefs d’entreprises et managers.

Consensus Sans Compromis est un moyen de faire de notre quotidien un monde où l’impossible est une frontière lointaine. Où l’intérêt de chaque individu est respecté qu’il soit fort ou faible, qu’il ait une grande bouche ou qu’il soit discret. Un monde où les divergences ne sont plus sources de violence, mais créatrices de nuances colorimétriques nouvelles.

Pour moi ce livre est un de ces arbres qui montrent que la terre de l’humanité est encore fertile en solutions.

Ouahide Diban, Réalisateur

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