Le PDG et les sept top-managers, de l’un des géants du marketing direct, ont pleuré en lisant devant les autres la charte de leur entreprise…
« La veille du jour de la naissance de ma fille, qui a actuellement 12 ans, a eu lieu un événement assez particulier dans ma carrière de coach et de consultant.
Ce jour-là huit hommes, un PDG et sept managers d’un grand groupe vendant de l’immobilier et des produits financiers se sont réunis avec moi dans un endroit calme des Pyrénées, pour une session, dont le but était la création d’une charte de leur réseau commercial.
C’était la première fois que j’ai eu à appliquer la procédure de Consensus sans Compromis pour créer une charte d’une entreprise.
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Au préalable, de ladite session, nous avons effectué individuellement un travail de coaching de deux jours, destiné à produire pour chacun une Charte Personnelle du Manager.
La procédure pour créer une Charte Personnelle du Manager est un ensemble de questions, suivant une logique bien déterminée et cohérente, permettant à chaque personne qui l’utilise de découvrir et d’exprimer de manière claire et précise qui il est, quelle est sa mission dans la vie, ses objectifs, ses désirs et aspirations les plus profonds, ses critères, ses convictions les plus libérantes et sa spécificité, ce qui constitue sa contribution unique à la vie du monde. Tout est résumé sous la forme d’une sorte de constitution individuelle ou bien, justement, d’une charte. (J’ai mis en place cette procédure, en 1997.)
Ils sont donc venus à huit, chacun avec sa charte individuelle et une conscience fraîchement aiguisée de ce qui lui importe dans la vie, de ce que chacun d’eux désire au fond et de ce qui lui apporte du sens et de le saveur à la vie. Ils avaient du mal à dissimuler leurs doutes quand à la possibilité réelle d’obtenir par la méthode proposée, une charte de leur réseau réellement consensuelle. Et a fortiori, une charte, qui réunirait dans une synthèse toutes leurs chartes individuelles sans, en plus, renier la moindre miette de chacune d’elles.
Le travail a duré deux jours. Lentement, je leur ai donné des bases théoriques, en utilisant directement les éléments de leurs chartes individuelles pour expliquer comment se construit concrètement ce genre de consensus.
Une fois la charte terminée, elle était à peine plus longue que leurs chartes individuelles. Tous la parcouraient avec vigilance et une certaine tension, en essayant de déceler si dans la charte commune rien ne manquait ou si aucun élément n’était en contradiction avec leurs chartes personnelles à chacun…
Il leur est apparu alors, que malgré toute expérience de leur vie, il serait possible d’envisager de vivre ensemble, sans subir le fatum de la nécessité sociale de renoncer à certains éléments plus ou moins importants pour chacun, pour faire une place à l’autre. Ceci, bien sûr, afin de permettre à ce dernier d’exister… de la manière, autant plus ou moins frustrée, que la mienne…
Ce qui est arrivé, visiblement, n’était pas prévu d’emblée dans leurs scénarios individuels. Les digues ont donc lâché. À huit reprises, l’un après l’autre, et moi-même le neuvième, nous prenions, heureux, place individuellement devant l’assemblée et, avec la fierté d’un enfant, annoncions que l’impossible venait de se produire : l’improbable texte consensuel de la charte de leur réseau est né.
Nous avons tous pleuré !
La charte, à partir de la prochaine convention de leur groupe, est devenue la charte du groupe, de l’un des fleurons du marketing, comptant plus de 2000 collaborateurs.
Pourquoi j’en parle ?
Depuis ce temps, d’innombrables chartes ont vu le jour. Moi-même pour aller plus loin, je me suis appliqué dans le business. J’ai négocié quelques bonnes centaines de contrats internationaux dans différents domaines, élaboré, sans compromis, des projets «consensuels» plus passionnants les uns que les autres et… la tête dans le guidon, je m’occupais infatigablement de Consensus Sans Compromis, par sa mise en application concrète.
Pourtant « le temps », celui qui « confirme les vraies valeurs », se mit à me bousculer et parfois violemment, pour me rappeler ma propre charte et me convaincre définitivement que c’est l’apport de cette méthode-là qui est ma contribution, mon « opus » à moi, qu’il faut que je laisse écrit après moi, afin que d’autres, comme ma fille, tant désirée et tant aimée, née le lendemain de l’événement rapporté, puissent vivre dans un monde parfois un peu meilleur ! »
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